segunda-feira, 8 de agosto de 2011

Orange Verdiana :)


(cena de Aïda)


(Grigollo e Ciofi, como Duque e Gilda - Rigoletto, Orange'11)

Orange está para França, como a Arena di Verona está para Itália: ambos os espaços apresentam récitas de óperas populares, evidentemente dirigidas às massas. Mas, em ambos os locais, as massas comportam-se à altura dos acontecimentos. Tomara a burguesia mais adiposa e lustrosa que frequenta o São Carlos ter a disciplina que impera nos citados espaços!


No passados, Orange correspondia a um local de culto para os melómanos franceses, sobretudo para os mais letrados. Recordo, por exemplo, que Nilsson, Vickers e Böhm interpretaram um inesquecível Tristan und Isolde, em 1973. Ora, Wagner e o povo nunca combinaram muito bem...


Acontece que, desde a direcção de Raymond Duffaut - iniciada em 1982 -, as Chorégies d'Orange passaram a dirigir-se a um público mais alargado. O certo é que as receitas de bilheteira de Orange cobrem 85% dos custos, facto único no mundo lírico!



Bref, este ano, contámos com uma reprise de Aïda e um notável Rigoletto!



«(...) une reprise de la production d'Aïda mise en scène en 2006 par Charles Roubaud. A l'époque, Michel Plasson était dans la fosse. On se réjouit qu'en 2011 ce soit le jeune et talentueux chef ossète, Tugan Sokhiev, lequel faisait pour l'occasion ses débuts de chef lyrique à Orange à la tête de son excellent Orchestre du Capitole de Toulouse. Une direction soignée, lyrique, précise et inspirée, aussi prompte à la pompe guerrière qu'aux tourments intimes : l'amour interdit du jeune capitaine égyptien Radamès et de l'esclave éthiopienne Aïda, la jalousie de sa maîtresse et rivale, Amnéris, fille du roi d'Egypte.

Ceux qui déploraient l'absence du Radamès de 2006, Roberto Alagna, la regrettent encore. Ils durent se contenter du ténor uruguayen, Carlo Ventre, bien piètre candidat tant à la gloire militaire qu'à l'effusion sentimentale, dont les aigus poussés et vibrionnants, la ligne de chant pâteuse, n'ont pas donné au personnage le moindre relief.

On n'en dira pas autant de l'Américaine Indra Thomas (déjà tenante du rôle en 2006) dont la présence scénique rappelle celle de sa compatriote, Jessye Norman. Las, la voix non. Dotée d'un timbre agréable et d'une belle musicalité, la soprano a eu tendance à couiner ses grands aigus, peinant à soutenir le haut médium (intonation hasardeuse et vibrato d'instable). La Russe Ekaterina Gubanova, en revanche, n'a pas déçu, Amnéris d'une grande sûreté vocale confortable pour l'ouïe. Quant aux (très) nombreux choeurs, ils auront fait face à une partition foisonnante, ne concédant que quelques (et inévitables) décalages à la spatialisation.

Pour être du genre péplum hollywoodien - mais que faire d'autre dans un tel espace ? -, la mise en scène de Charles Roubaud conduit sans vulgarité ni complaisance excessive (hormis la représentation du harem dans le genre loukoum ou le ballet des esclaves éthiopiens du style Saga Africa) les conflits entre l'Egypte et l'Ethiopie, tels que le librettiste français de Verdi, Camille du Locle, les anticipa en 1871 puisque, nous dit Roubaud, "l'Ethiopie au temps des pharaons n'existait pas et que l'unique guerre égypto-éthiopienne qui ait jamais existé eut lieu en 1975, (...) quatre ans après la première représentation d'Aïda à l'Opéra du Caire". Une mise en scène sans surprise pour un opéra prémonitoire ? C'est cela aussi la magie des Chorégies d'Orange



«À commencer par le chef. Le Milanais Roberto Rizzi-Brignoli, pour sa première participation aux Chorégies, ne cède pas à la tentation pompière qu'appelle le décor naturel. Conscient qu'il vaut mieux lutter avec le vent que contre, il force l'écoute du public et offre des sonorités riches de caractère, privilégiant les nuances et la transparence des timbres. Il est admirablement épaulé par les musiciens de l'Orchestre national. Ces derniers connaissent le lieu pour l'avoir pratiqué une trentaine de fois. Des tutti (redoutable partie de cuivres de l'ouverture) aux soli (flûte ductile de Philippe Pierlot, hautbois sacrificiel de Nora Cismondi), ils feront preuve d'un bout à l'autre de la partition d'une rare finesse d'interprétation, et d'un bel à-propos. Tant et si bien qu'un spectateur leur lancera, même au début du II, un «bravo l'orchestre !». Auquel ils répondront d'une seule voix, sonore et guillerette: «Merci !»

Le vétéran et l'ingénue


De Rigoletto, le grand public connaît surtout deux airs, reconnaissables entre mille mais d'une jovialité trompeuse: La Donna e mobile et le chœur Duca, duca… Mais l'œuvre, de filiation hugolienne et cruelle de cynisme, n'en a pas moins une puissante portée dramatique. Le metteur en scène, Paul-Émile Fourny l'a bien compris. Pour son second Rigoletto à Orange , il a conservé la même idée directrice que lorsqu'il avait monté l'ouvrage en 2001. Un parti pris plein de bon sens: faire de Gilda, fille sacrifiée de Rigoletto, le cœur de l'ouvrage, loin de l'ingénue tête de linotte qu'on dépeint souvent. Et bien que la scénographie ne convainque pas franchement (le décor, un monumental carrosse renversé surgissant de terre tel un drakkar, prête plus à sourire qu'il n'inquiète) et que certaines chorégraphies semblent parfaitement inutiles (notamment la danse détournée des parapluies, plus proche des Parapluies de Cherbourg que des ombrelles chinoises), les chanteurs, eux, lui rendent pleinement justice.

Ainsi, à 69 ans, le vétéran Leo Nucci, 450 fois Rigoletto, n'a pas toujours la projection suffisante pour fustiger le vent jusqu'aux plus hauts gradins. Mais quel acteur, réellement émouvant lorsqu'il erre tel une âme en peine dans son premier air de l'acte II ! Le public lui rendra un vibrant hommage à la fin de son duo Tutte le feste al tiempo, qu'il bissera sur-le-champ avec une visible exaltation.

Le jeune Vittorio Grigolo confirme quant à lui qu'il est l'un des grands ténors italiens en devenir. Il est un Duc de Mantoue décidément bravache et jouissivement frivole, même s'il manque de gravité pour camper un personnage bien inquiétant. Mais la grande héroïne de la soirée, ce sera sans nul doute Patrizia Ciofi. Sa Gilda, toute de retenue, offre dans l'aigu une palette de nuances qui captive, dès son grand air du premier acte et jusqu'à son abandon final, où elle apparaît comme transfigurée. Elle qui confiait à propos du Théâtre antique avoir la sensation de ne pas pouvoir s'y faire entendre ! Elle y aura réussi… et de la plus belle des manières
.»

1 comentário:

Raul disse...

Comentário tonto e presunçoso do crítico francês:

"De Rigoletto, le grand public connaît surtout deux airs, reconnaissables entre mille mais d'une jovialité trompeuse: La Donna e mobile et le chœur Duca, duca…"

O público conhece muito bem o coro em questão? Não , além de o público ser muito variado e conhecer desde a totalidade da obra, nota por nota, como eu, até à ignorância total, existem outras pessoas, menos habituadas às lides operáticas, que já ouviram e memorizaram os mais chamativos trechos. Entre eles está a ária mais conhecida do mundo. "La donne e mobile" e também a famosíssima "Caro Nome" e o quarteto "Bella figlia dall' amore".